Un peu de tout sur rien ,un peu de rien sur tout .Partage de longues promenades ou de petites balades dans nos belles contrées, coups de cœur, gastronomie , spécialités du terroir Ligérien , mais pas que .Culture régionale mais pas que , exposition, photos, Street art; Nature mais aussi agglomération .Un petit fourre- tout de ce qui fait notre pays et de ce qui nous fait .
vendredi 2 avril 2021
Jean de La Fontaine Fable L'AVANTAGE DE LA SCIENCE
Jean de La Fontaine
Fable
L'AVANTAGE DE LA SCIENCE
jeudi 1 avril 2021
JEAN DE LA FONTAINE FABLE L'ASTROLOGUE QUI SE LAISSE TOMBER DANS UN PUITS
Jean de La Fontaine |
Un Astrologue un jour se laissa choir Au fond d'un puits. On lui dit : Pauvre bête, Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? Cette aventure en soi, sans aller plus avant, Peut servir de leçon à la plupart des hommes. Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes, Il en est peu qui fort souvent Ne se plaisent d'entendre dire Qu'au Livre du Destin les mortels peuvent lire. Mais ce Livre qu'Homère et les siens ont chanté, Qu'est-ce, que le hasard parmi l'Antiquité, Et parmi nous la Providence ? Or du hasard il n'est point de science : S'il en était, on aurait tort De l'appeler hasard, ni fortune, ni sort, Toutes choses très incertaines. Quant aux volontés souveraines De celui qui fait tout, et rien qu'avec dessein, Qui les sait, que lui seul ? Comment lire en son sein ? Aurait-il imprimé sur le front des étoiles Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ? A quelle utilité ? Pour exercer l'esprit De ceux qui de la sphère et du globe ont écrit ? Pour nous faire éviter des maux inévitables ? Nous rendre dans les biens de plaisir incapables ? Et causant du dégoût pour ces biens prévenus , Les convertir en maux devant qu'ils soient venus ? C'est erreur, ou plutôt c'est crime de le croire. Le firmament se meut ; les astres font leur cours, Le soleil nous luit tous les jours, Tous les jours sa clarté succède à l'ombre noire, Sans que nous en puissions autre chose inférer Que la nécessité de luire et d'éclairer, D'amener les saisons, de mûrir les semences, De verser sur les corps certaines influences. Du reste, en quoi répond au sort toujours divers Ce train toujours égal dont marche l'univers ? Charlatans, faiseurs d'horoscope, Quittez les Cours des Princes de l'Europe ; Emmenez avec vous les souffleurs tout d'un temps. Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens. Je m'emporte un peu trop ; revenons à l'histoire De ce Spéculateur qui fut contraint de boire. Outre la vanité de son art mensonger, C'est l'image de ceux qui bâillent aux chimères Cependant qu'ils sont en danger, Soit pour eux, soit pour leurs affaires. Morale : Pas de morale exprimée dans cette fable qui est une satire contre l'astrologie : Charlatans, faiseurs |
mercredi 31 mars 2021
Jean de La Fontaine Fable L'Araignée et l'Hirondelle
Jean de La Fontaine
Fable
L'Araignée et l'Hirondelle
Ô Jupiter, qui sus de ton cerveau,Par un secret d’accouchement nouveau,
Tirer Pallas , jadis mon ennemie,
Entends ma plainte une fois en ta vie.
Progné me vient enlever les morceaux
Caracolant, frisant l’air et les eaux
Elle me prend mes mouches à ma porte
Miennes je puis les dire ; et mon réseau
En serait plein sans ce maudit Oiseau ;
Je l’ai tissu de matière assez forte.
Ainsi, d’un discours insolent,
Se plaignait l’Araignée autrefois tapissière,
Et qui, lors étant filandière,
Prétendait enlacer tout insecte volant.
La sœur de Philomèle , attentive à sa proie,
Malgré le bestion happait mouches dans l’air,
Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie,
Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert,
D’un ton demi-formé, bégayante couvée,
Demandaient par des cris encor mal entendus.
La pauvre Aragne n’ayant plus
Que la tête et les pieds, artisans superflus,
Se vit elle-même enlevée.
L’Hirondelle en passant emporta toile, et tout,
Et l’animal pendant au bout,
Jupin pour chaque état mit deux tables au monde.
L’adroit, le vigilant, et le fort sont assis
À la première ; et les petits
Mangent leur reste à la seconde.
mardi 30 mars 2021
Jean de La Fontaine .
Fable .
Les animaux malades de la peste .
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient ;
Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons ;
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce.
Est-ce un péché ? Non non. Vous leur fîtes, Seigneur,
En les croquant beaucoup d'honneur;
Et quant au Berger, l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances I
Morale :
Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir
La Perle du jour.
La Perle du jour.