lundi 7 mars 2022

Fable de Jean de La Fontaine Le Songe d'un habitant du Mogol



Fable de Jean de La Fontaine

 Le Songe d'un habitant du Mogol (1)

Jadis certain Mogol (1a) vit en songe un Vizir
Aux champs Elysiens (2) possesseur d'un plaisir
Aussi pur qu'infini, tant en prix qu'en durée ;
Le même songeur vit en une autre contrée
               Un Ermite entouré de feux,
Qui touchait de pitié même les malheureux.
Le cas parut étrange, et contre l'ordinaire ;
Minos (3) en ces deux morts semblait s'être mépris.
Le dormeur s'éveilla, tant il en fut surpris.
Dans ce songe pourtant soupçonnant du mystère,
            Il se fit expliquer l'affaire.
L'interprète lui dit : Ne vous étonnez point ;
Votre songe a du sens ; et, si j'ai sur ce point
               Acquis tant soit peu d'habitude,
C'est un avis des Dieux. Pendant l'humain séjour,
Ce Vizir quelquefois cherchait la solitude ;
Cet Ermite aux Vizirs allait faire sa cour.

Si j'osais ajouter au mot de l'interprète,
J'inspirerais ici l'amour de la retraite :
Elle offre à ses amants des biens sans embarras,
Biens purs, présents du Ciel, qui naissent sous les pas.
Solitude où je trouve une douceur secrète,
Lieux que j'aimai toujours, ne pourrai-je jamais,
Loin du monde et du bruit, goûter l'ombre et le frais ?
Oh ! qui m'arrêtera sous vos sombres asiles !
Quand pourront les neuf Soeurs (4) , loin des cours et des villes,
M'occuper tout entier, et m'apprendre des cieux
Les divers mouvements inconnus à nos yeux,
Les noms et les vertus de ces clartés errantes,
Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes ?
Que si je ne suis né pour de si grands projets,
Du moins que les ruisseaux m'offrent de doux objets !
Que je peigne en mes vers quelque rive fleurie !
La Parque à filets d'or n'ourdira point ma vie(5) ;
Je ne dormirai point sous de riches lambris ;
Mais voit-on que le somme en perde de son prix ?
En est-il moins profond, et moins plein de délices ?
Je lui voue au désert de nouveaux sacrifices.(6)
Quand le moment viendra d'aller trouver les morts,
J'aurai vécu sans soins (7), et mourrai sans remords.(8)



(1)(1a) L'Empire du grand Mogol, qui s'étendait sur l'Asie centrale et l'Inde ; ici, il s'agit d'un habitant de l'Empire
(2) ou Elyséens : le séjour des morts et des âmes pures dans l'Antiquité
(3) juge des Enfers dans la mythologie
(4) les Muses
(5) ne tissera pas la trame de ma vie
(6)
(7) sans les inquiétudes que donnent cupidité ou ambition
(8) sans remords puisqu'il aura mené dans la retraite la vie studieuse et innocente du sage

Le Chat par Philippe Geluck

 

Le Chat par Philippe Geluck 

C'est comme il a dit lui !



Allais la France

 

Allais la France


Quelques définitions de notre langue comme Alphonse Allais les a écrites, ou aurait pu les écrire.


AMNÉSIE :    Don de Dieu accordé aux débiteurs, pour compenser leurs faiblesses de conscience.




Jeu de mot a la

 Jeu de mot a la 


LES  PAS DRÔLES S' ENVOLENT 

Les aigris restent .





Le dicton du jour dessin de Charb 7 mars




Le Dicton du jour.
Charlie Hebdo- Charb
Le dicton de Maurice et Patapon
Le dicton de Maurice sans Patapon 

Le Dicton de Maurice sans Charb

Dictons et Proverbes du Jour. 7 Mars

 Dictons et Proverbes du Jour.

7 Mars 

Fleurs de Crocus à Sainte Félicité, pour le jardinier, cest la félicité.

Ainsi qu' une grosse trentaine d' autres.


Chaque jour un (des) nouveau(x) dicton(s) proverbe(s) bons sens populaires, adages. Sagesse paysanne, traditions populaires, bon sens paysan. Dicton météo, dicton météorologique. Souvent fiable quelquefois contradictoire.

La citation du jour 7 mars


              Citations Pensées Maximes du Jour.

 Dominique Dubois / Détours de France.  

dimanche 6 mars 2022

FABLE JEAN DE LA FONTAINE . Les Souris et le Chat-huant

 


FABLE JEAN DE LA FONTAINE .

Les Souris et le Chat-huant     

          Il ne faut jamais dire aux gens :

Ecoutez un bon mot, oyez une merveille.
               Savez-vous si les écoutants (1)
En feront une estime à la vôtre pareille ?
Voici pourtant un cas qui peut être excepté :
Je le maintiens prodige, et tel que d'une fable
Il a l'air et les traits, encor que véritable.
On abattit un pin pour son antiquité,
Vieux palais d'un Hibou, triste et sombre retraite
De l'Oiseau qu'Atropos prend pour son interprète  (2).
Dans son tronc caverneux, et miné par le temps,
               Logeaient, entre autres habitants,
Force Souris sans pieds, toutes rondes de graisse.
L'Oiseau les nourrissait parmi des tas de blé,
Et de son bec avait leur troupeau mutilé.
Cet oiseau raisonnait, il faut qu'on le confesse.
En son temps aux Souris le compagnon chassa :
Les premières qu'il prit du logis échappées,
Pour y remédier, le drôle estropia
Tout ce qu'il prit ensuite. Et leurs jambes coupées
Firent qu'il les mangeait à sa commodité,
               Aujourd'hui l'une, et demain l'autre.
Tout manger à la fois, l'impossibilité
S'y trouvait, joint aussi le soin de santé.
Sa prévoyance allait aussi loin que la nôtre ;
               Elle allait jusqu'à leur porter
               Vivres et grains pour subsister.
               Puis, qu'un cartésien s'obstine
A traiter ce Hibou de monstre et de machine !
               Quel ressort lui pouvait donner
Le conseil de tronquer (3) un peuple mis en mue ?
               Si ce n'est pas là raisonner,
               La raison m'est chose inconnue.
               Voyez que d'arguments il fit.
               Quand ce peuple est pris, il s'enfuit :
Donc il faut le croquer aussitôt qu'on le happe.
Tout : il est impossible. Et puis, pour le besoin
N'en dois-je pas garder ? Donc il faut avoir soin
               De le nourrir sans qu'il échappe.
Mais comment ? Ôtons-lui les pieds. Or trouvez-moi
Chose par les humains à sa fin mieux conduite ?
Quel autre art de penser Aristote et sa suite
               Enseignent-ils par votre foi?

Ceci n'est point une fable ; et la chose, quoique
merveilleuse et presque incroyable, est véritablement
arrivée. J'ai peut-être porté trop loin la prévoyance
de ce hibou ; car je ne prétends pas établir dans les bêtes un progrès (4) de raisonnement tel que celui-ci ; mais ces exagérations sont permises à la poésie, surtout dans la manière d'écrire dont je me sers.


(1) les auditeurs
(2) souvenir possible d'Ovide "Métamorphoses" (V)
ou de Virgile, "Enéide" (IV). Dans l'Antiquité,  le hibou
passait pour un oiseau de malheur et  son cri était un
présage de mort. Atropos est celle des 3 Parques
qui coupait le fil de la vie
(3) mutiler

Jeu de mot a la ...

 Jeu de mot a la ...


SE FAIRE DE LA BILE NE FAIT PAS LE MOINE .




Le parler Nantais. Pibole

Le parler Nantais.

Cathédrale Saint Pierre et Saint Paul Nantes, orgues



Chaque jour un nouveau mot de patois du Pays Nantais, locutions régionales, expression locale.

Extrait de ' Locutions Nantaises' Paul Eudel 1884 

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LONG MA Les machines de l ' île de Nantes