Mon rêve familier
Paul Verlaine
Un peu de tout sur rien ,un peu de rien sur tout .Partage de longues promenades ou de petites balades dans nos belles contrées, coups de cœur, gastronomie , spécialités du terroir Ligérien , mais pas que .Culture régionale mais pas que , exposition, photos, Street art; Nature mais aussi agglomération .Un petit fourre- tout de ce qui fait notre pays et de ce qui nous fait .
Paul Verlaine
La Perle du jour.
Jean de La Fontaine
Fable
LE BERGER ET SON TROUPEAU Quoi ? toujours il me manquera Quelqu'un de ce peuple imbécile ! Toujours le Loup m'en gobera ! J'aurai beau les compter : ils étaient plus de mille, Et m'ont laissé ravir notre pauvre Robin ; Robin mouton qui par la ville Me suivait pour un peu de pain Et qui m'aurait suivi jusques au bout du monde. Hélas ! de ma musette il entendait le son ; Il me sentait venir de cent pas à la ronde. Ah le pauvre Robin mouton ! Quand Guillot eut fini cette oraison funèbre Et rendu de Robin la mémoire célèbre. Il harangua tout le troupeau, Les chefs, la multitude, et jusqu'au moindre agneau, Les conjurant de tenir ferme : Cela seul suffirait pour écarter les Loups. Foi de peuple d'honneur, ils lui promirent tous De ne bouger non plus qu'un terme. Nous voulons, dirent-ils, étouffer le glouton Qui nous a pris Robin mouton. Chacun en répond sur sa tête. Guillot les crut, et leur fit fête. Cependant, devant qu'il fût nuit, Il arriva nouvel encombre, Un Loup parut ; tout le troupeau s'enfuit : Ce n'était pas un Loup, ce n'en était que l'ombre. Haranguez de méchants soldats, Ils promettront de faire rage ; Mais au moindre danger adieu tout leur courage : Votre exemple et vos cris ne les retiendront pas. |
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Louis Aragon