lundi 12 avril 2021

Jean de La Fontaine Fable LE BERGER ET SON TROUPEAU

 

Jean de La Fontaine 

Fable




LE BERGER ET SON TROUPEAU

               Quoi ? toujours il me manquera
               Quelqu'un de ce peuple imbécile !
               Toujours le Loup m'en gobera !
J'aurai beau les compter : ils étaient plus de mille,
Et m'ont laissé ravir notre pauvre Robin ;
               Robin mouton qui par la ville
               Me suivait pour un peu de pain
Et qui m'aurait suivi jusques au bout du monde.
Hélas ! de ma musette il entendait  le son ;
Il me sentait venir de cent pas à la ronde.
               Ah le pauvre Robin mouton !
Quand Guillot eut fini cette oraison funèbre
Et rendu de Robin la mémoire célèbre.
               Il harangua tout le troupeau,
Les chefs, la multitude, et jusqu'au moindre agneau,
               Les conjurant de tenir ferme :
Cela seul suffirait pour écarter les Loups.
Foi de peuple d'honneur, ils lui promirent tous
               De ne bouger non plus  qu'un terme. 
Nous voulons, dirent-ils, étouffer le glouton
               Qui nous a pris Robin mouton.
               Chacun en répond sur sa tête.
               Guillot les crut, et leur fit fête.
               Cependant, devant qu'il  fût nuit,
               Il arriva nouvel encombre, 
       Un Loup parut ; tout le troupeau s'enfuit :
Ce n'était pas un Loup, ce n'en était que l'ombre.
               Haranguez de méchants soldats,
               Ils promettront de faire rage ;
Mais au moindre danger adieu tout leur courage :
Votre exemple et vos cris ne les retiendront pas.

 

Le châtiment de la cuisson appliqué aux imposteurs

Chaque fois que les gens découvrent son mensonge,
Le châtiment lui vient, par la colère accru.
" Je suis cuit, je suis cuit ! " gémit-il comme en songe.

Le menteur n'est jamais cru.

Alphonse Allais.

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?

 

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?


P Geluck

Citations Pensées Maximes Du Jour.

  Citations Pensées Maximes Du Jour.

dimanche 11 avril 2021

Citations Pensées Maximes du Jour.

     Citations Pensées Maximes du Jour.


  

Le Chat par Philippe Geluck

 

Le Chat par Philippe Geluck 

C'est comme il a dit lui !



 



Il n'y a pas d'amour heureux


Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Louis Aragon 

vendredi 9 avril 2021

Jean de La Fontaine. Fable. LE BERGER ET LE ROI

 Jean de La Fontaine.

Fable.



LE BERGER ET LE ROI

Deux démons  à leur gré partagent notre vie,
Et de son patrimoine ont chassé la raison.
Je ne vois point de coeur qui ne leur sacrifie.
Si vous me demandez leur état et leur nom,
J'appelle l'un Amour, et l'autre Ambition.
Cette dernière étend le plus loin son empire ;
               Car même elle entre dans l'amour.
Je le ferais bien voir ; mais mon but est de dire
Comme un Roi fit venir un Berger à sa Cour.
Le conte est du bon temps  , non du siècle
                                                    
Ce Roi vit un troupeau qui couvrait tous les champs,
Bien broutant, en bon corps  rapportant tous les ans,
Grâce aux soins du Berger, de très notables sommes.
Le Berger plut au Roi par ces soins diligents.
Tu mérites, dit-il, d'être Pasteur de gens ;
Laisse là tes moutons, viens conduire des hommes.
               Je te fais Juge souverain.
Voilà notre Berger la balance  à la main.
Quoiqu'il n'eût guère vu d'autres gens qu'un Ermite,
Son troupeau, ses mâtins, le loup, et puis c'est tout,
Il avait du bon sens ; le reste vient ensuite.
              Bref, il en vint fort bien à bout.
L'Ermite son voisin accourut pour lui dire :
Veillé-je ? et n'est-ce point un songe que je vois ?
Vous favori ! vous grand ! Défiez-vous des Rois :
Leur faveur est glissante, on s'y trompe ; et le pire
C'est qu'il en coûte cher ; de pareilles erreurs
Ne produisent jamais que d'illustres malheurs.
Vous ne connaissez pas l'attrait qui vous engage.
Je vous parle en ami. Craignez tout. L'autre rit,
               Et notre Ermite poursuivit :
Voyez combien déjà la Cour vous rend peu sage.
Je crois voir cet Aveugle à qui dans un voyage
               Un Serpent engourdi de froid
Vint s'offrir sous la main : il le prit pour un fouet.
Le sien s'était perdu, tombant de sa ceinture.
Il rendait grâce au Ciel de l'heureuse aventure,
Quand un passant cria : Que tenez-vous, ô Dieux !
Jetez cet animal traître et pernicieux,
Ce Serpent.  C'est un fouet .  C'est un Serpent, vous dis-je.
A me tant tourmenter quel intérêt m'oblige ?
Prétendez-vous garder ce trésor ?  Pourquoi non ?
Mon fouet était usé ; j'en retrouve un fort bon ;
               Vous n'en parlez que par envie.
               L'aveugle enfin ne le crut pas ;
               Il en perdit bientôt la vie.
L'animal dégourdi piqua son homme au bras.
               Quant à vous, j'ose vous prédire
Qu'il vous arrivera quelque chose de pire.
 Eh ! que me saurait-il arriver que la mort ?
 Mille dégoûts  viendront, dit le Prophète Ermite.
Il en vint en effet ; l'Ermite n'eut pas tort.
Mainte peste de Cour fit tant, par maint ressort, 
Que la candeur du Juge, ainsi que son mérite,
Furent suspects au Prince. On cabale, on suscite
Accusateurs et gens grevés  par ses arrêts.
De nos biens, dirent-ils, il s'est fait un palais.
Le Prince voulut voir ces richesses immenses ;
Il ne trouva partout que médiocrité, 
Louanges du désert et de la pauvreté ;
               C'étaient là ses magnificences.
Son fait, (9) dit-on, consiste en des pierres de prix.
Un grand coffre en est plein, fermé de dix serrures.
Lui-même ouvrit ce coffre, et rendit bien surpris
               Tous les machineurs d'impostures.
Le coffre étant ouvert, on y vit des lambeaux,
               L'habit d'un Gardeur de troupeaux,
Petit chapeau, jupon, panetière, houlette,
               Et je pense aussi sa musette.
Doux trésors, ce dit-il, chers gages qui jamais
N'attirâtes sur vous l'envie et le mensonge,
Je vous reprends ; sortons de ces riches palais
               Comme l'on sortirait d'un songe.
Sire, pardonnez-moi cette exclamation.
J'avais prévu ma chute en montant sur le faîte.
Je m'y suis trop complu ; mais qui n'a dans la tête
               Un petit grain d'ambition ?

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?

 

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?



Allais la France

Allais la France

Quelques définitions de notre langue comme Alphonse Allais les a écrites, ou aurait pu les écrire.

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